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14 décembre 2017 à 13:34

Entretien: Françoise Nicole, le PPF en stage à St Jean

L'ex Pôle Espoir de Talence qu'on appelle maintenant Parcours de Performance Fédérale, est en stage depuis mardi, à Anglet, pour préparer les prochains Interpôles. Il nous a semblé opportun de saisir cette occasion pour rappeler l'importance de la formation fédérale dans le devenir de nos jeunes joueuses.  Nous avons rencontré Françoise Nicole, Conseillère Technique Régionale de la Nouvelle Aquitaine, qui coordonne l'ensemble du dispositif du parcours de performance fédéral féminin, de la détection à la formation des joueuses. Les meilleures d'entre elles sont susceptibles de rejoindre les centres de formation des clubs professionnels. En France, l'organisation de la formation des joueurs et différente des autres pays. Notre organisation est très riche et on se doit de produire des résultats avec notre système et nos structures de détections.
Il va sans dire que si on parle là du secteur féminin, son équivalence existe chez les garçons.

  • L'équipe qui travaille au CREPS de Talence

Nous avons Béatrice Delburg, entraîneur principal et responsable sportive du site. Elle est accompagnée de Romain Rougier notre préparateur physique, en charge de tous les tests dans le parcours de détection des joueuses qui permettent de faire des choix plus éclairés et enfin, Thibaut Cassagne notre préparateur mental. Thibaut travaille tout  au long de l'année sur des dynamiques individuelles des joueuses et pour ce stage, sur une dynamique collective de l'équipe, en préparation des prochains Interpôles à Bourg de Péage.

  • Quid du Parcours d'Excellence Sportive ?

Cette année, il y a eu des changements majeurs, d'abord on parle maintenant de Projet de Performance Fédéral. La FFHB a travaillé sur une organisation en deux étapes. La première étape s'appelle le programme d'accession qui englobe la détection et le perfectionnement des joueuses et la seconde étape, le programme excellence où seules les meilleurs joueuses seront admises avec comme objectif, la performance et le possible accès aux centres de formation des clubs professionnels.

  • Quel est ce nouveau parcours ?

Nous avons trois sites d'accession (Angoulême, St Junien et Oloron) qui accueillent un total de 36 filles de la classe de 4e jusqu’à la seconde. Ensuite, de la seconde à la terminale, les meilleures d'entre elles intègrent le site Excellence au CREPS de Talence. Dans cette structure, nous avons actuellement douze filles sur une possibilité maximum de seize joueuses. Le ticket d'entrée est, au minimum, de jouer en Nationale 2. C'est ce groupe qui est stage à Anglet.
Pour la détection, on s'applique à organiser des opérations sur les douze départements qui forment la Nouvelle Aquitaine. La plupart des joueuses sont issues des sélections départementales. Elles ont un parcours "normal" avant d'entrée en concours. Mais il arrive aussi qu'on détecte une fille par hasard, à l'occasion d'un tournoi. 

  • Que deviennent les joueuses qui n'intègrent pas le site d'Excellence ?

En moyenne, 1/3 rejoignent le site d'excellence. Pour les autres, elles continuent leur parcours en section sportive à Oloron et St Junien ou elles retournent dans leur club d'Angoulême.

  • Un bilan 

Depuis 2004, onze joueuses ont signé un contrat professionnel avec dans cette liste, deux internationales comme Alexandra Lacrabère du Béarn et Béatrice Edwige issue du Pôle de l'ex Poitou Charente. Les autres joueuses évoluent toutes dans les clubs de D2 et N1. On peut penser que ce n'est pas beaucoup mais c'est bien la réalité du niveau.

  • Relations avec les parents, les entraîneurs, les clubs 

En ce qui concerne les parents, chaque cas est singulier et les motivations des parents sont très éclectiques. Cela démontre bien la richesse du vivier, de sa diversité sociale et surtout des possibilités d’accès au haut niveau.
Le club c'est quand même une chose de majeur dans la formation de la joueuse qui s'imprègne de son tissu associatif. Elle retrouve chaque weekend son club, sa ville, ses parents et son entraîneur. Nous, on doit s'adapter. Nous accompagnons les filles quand on leur demande de changer de club pour le niveau. Globalement, nous ne rencontrons pas trop de difficultés, nous avons de bonnes relations avec des gens formés et compétents qui privilégient l’intérêt de leur joueuse. De toute façon, le projet ne fonctionne que quand le projet de la joueuse converge avec l’intérêt du club, quand le niveau de jeu est validé, qu'elle a du temps de jeu et quand l'entraîneur peut vraiment s'appuyer sur une joueuse qu'il ne voit pas dans la semaine, tout ça n'est pas neutre.
Avec les entraîneurs, nous avons mis en place un bilan écrit après chaque cycle, nous communiquons régulièrement. Pour le site Excellence, il existe une plateforme de suivis au service de l'athlète. Elle permet de faire une évaluation croisée  entre le pôle, l’entraîneur et le club au service de la joueuse. On va voir également beaucoup de matchs, ce qui nous permet de communiquer directement avec les intéressés.

  • Une semaine type à Talence 

Ce qui faut savoir c'est qu'au niveau des études, les filles ont une obligation de se donner les moyens de bien faire. Nous avons des filles de bon niveau scolaire et 100% de réussite au BAC.
L'emploi du temps est  aménagé pour s'ouvrir sur 10 à 14 heures d’entraînements par semaine. Des entraînements bi-quotidien le mardi et le jeudi, entraînement ou match le mercredi. Retour au club pour l'entraînement du vendredi et déplacement le weekend pour les matchs. Elles ont un emploi du temps de cadres supérieurs mais elles gèrent parfaitement, elles se sont vite adaptées. 

  • L'objectif du stage à Anglet 

Nous allons travailler sur la cohérence du jeu attaque et défense. Il faut savoir que nous ne sélections pas pour former une équipe. Notre choix se porte sur le potentiel de l'athlète. Alors, nous devons mettre tout le monde en bon ordre de bataille parce qu'on a des effectifs complètements déséquilibrés et c'est légitime. On ne changera pas d'avis là-dessus. Notre objectif n'est pas de fabriquer une équipe mais de permettre à des jeunes filles d'atteindre le haut niveau.
Notre rôle c'est d'être prospectif, repérer des personnes qui pourront développer des choses. Souvent à 13-14 ans,  les meilleurs joueurs ne sont pas forcément les plus prospectifs.
Le stage nous permettra aussi d'évaluer quatre filles qui sont en site d'accession et qui par conséquence ne s’entraînent pas avec les filles de Talence. Mais comme elles sont en seconde, elles pourront éventuellement participer aux interpoles et nous rejoindre en Excellence, l'année prochaine.
On va chercher avec les autres qu'on connait bien, de mettre en place un projet de jeu un peu cohérent qui nous permettra de mettre en valeur les meilleures qui seront susceptibles d'être repérées aux Interpôles. C'est une compétition qui est suivie par la direction technique nationale et qui peut ouvrir la porte des collectifs nationaux. C'est notre objectif.

  • Si elles sont sélectionnées dans les collectifs nationaux... 

Elles feront des stages (3 stages importants selon les âges).  C'est un groupe de 60 meilleures joueuses françaises qui sont suivis par la direction technique nationale.  Les responsables de centres de formation des clubs professionnels viendront assister au dernier stage du collectif "dernières années". C'est un rapprochement du monde pro avec le monde fédéral. Les toutes meilleures joueuses seront convoquées pour des stages des collectifs nationaux jeunes et juniors.

  • L'appréhension du haut biveau par les jeunes 

Cela dépend d'abord de la culture club. Quand il y a du haut niveau, le premier pas est déjà fait. C'est plus compliqué dans les régions sans club de LNH qui n'a rien avoir avec la N1.
Ca prend du temps, mais de voir des jeunes femmes de très haut niveau à la télévision  développe beaucoup de chose chez nos jeunes joueuses. Je les trouve maintenant plus en connaissance et en compétence pour évaluer ce qu'est le haut niveau par rapport à il y a 7 ou 8 ans.
La télévision joue un rôle majeur, elles connaissent mieux les athlètes de haut niveau même si cela reste insuffisant. Cette culture n'est pas encore suffisamment développée et je pense que cela doit les priver un peu de rêves et d'accès. C'est moins vrai dans d'autres régions, quand vous habitez prés du club de Metz,  cette culture est beaucoup plus accessible. Mais malgré tout, je trouve que ça commence à se transmettre, en tout cas, on fait tout pour leur transmettre.

  • Le match contre Bera Bera 

Le niveau minimum des équipes que nous souhaitons rencontrer est la N1, alors nous sommes vraiment ravis que Bera Bera est accepté de jouer contre nous, même si son équipe ne sera pas l'équipe type de la D1 espagnole. On recherche des matchs compliqués pour mettre nos joueuses en alerte et devant un niveau d'exigences. Bera Bera est issue d'une culture handballistique différente, c’est intéressant. Le match suivant contre Bayonne aura également un intérêt certain, nous mettrons en avant nos plus jeunes et surement les filles du club de l'Aviron Bayonnais qui participent à ce stage.

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